Où l’on peut dire que l’on en prend plein les yeux. D’abord à cause du vent qui s’est levé et soulève une poussière qui tourbillonne dans les rues et aveugle les passants. Mais surtout par ses paysages alentours.

Huaraz où nous sommes arrivés hier par un bus de nuit (8 heures) depuis Lima après près de 15h de vol, est une petite ville (100 000 habitants) qui manque un peu de charme car deux catastrophes naturelles ont détruit son centre historique : la vidange d’un lac glaciaire en 1941 et un séisme de magnitude 7,7 en 1970. Elle a ensuite été reconstruite « à l’américaine », rues larges et immeubles carrés en béton.

Huaraz, place des armes et cordillere blanche

Mais Huaraz, perchée à 3090m, est la capitale de l’andinisme et ce n’est pas par hasard puisqu’elle est coincée entre la cordillère blanche, majestueuse et enneigée, et la cordillère noire, non moins imposante mais aux couleurs plus austères.

3090 m, ce n’est pas rien. Hier la fatigue du voyage, le décalage horaire et l’altitude nous avaient un peu coupé les jambes et tourné la tête mais on a quand même pu découvrir le centre-ville. On a d’ailleurs eu la sensation de vraiment « entrer » au Pérou en entrant dans le Mercado Central. C’est un marché couvert où sont entassés des tas de petites échoppes parfois à même le sol. On y trouve absolument tout. Mais, si on a eu le plaisir de dégoter des fruits et légumes très peu chers et très gouteux, on a été passablement rebuté par les étals de viandes : porcs, bœufs, poulets nus pendus misérablement par la gorge, et cochon d’inde (Cuy) morts ou vivants et entassés dans des sacs. L’horreur absolue quand en manquant de trébucher sur un sac en plastique tressé que l’on pensait mu par le vent, on s’est rendu compte que de petits animaux (lesquels ?) s’agitaient en couinant à l’intérieur. J’avoue avoir un bref instant pensé à devenir végétarienne.

Aujourd’hui, petite balade d’acclimatation au-dessus de Monterrey (station thermale à 7km de Huaraz accessible en minibus pour 50 centimes d’euros mais à 25 dans un combi de 16 places). Deux heures, presque seuls dans des paysages à couper le souffle (à moins que ce ne soit dû à l’altitude…). Puis, plongeon dans les eaux marronnasses et soufrées mais chaudes de la piscine de Monterrey. Détente et plaisir assurés.

Monterrey, sources d´eau chaude

Nous avons la chance d’avoir trouvé à Huaraz un hôtel peu cher qui ressemble en fait à une auberge de jeunesse. Beaucoup de routards et notamment une bonne délégation de français avec qui on a sympathisé. Echanges d’expérience et de trucs et astuces… autour d’un maté de Coca, infusion de feuilles de coca très efficace contre le soroche (Mal des montagnes), ou d’une impro à la guitare.

Bref, on se sent ici déjà un peu chez nous mais demain grand départ pour le lac 69 et si tout va bien on enchainera directement sur le trek de Santa Cruz (4jours) en autonomie. Donc probablement pas de nouvelles avant quelques jours…

Petite pause bien meritee

De quoi nous donner envie de grimper...