Après une  petite journée de repos (répit ?) mardi, nouvelle excursion mercredi pour le lac Churup.

On a bien retenu la leçon, aussi était on à 7h pétantes à l’angle des avenues Gamarra et Raymondi qui sert de point de départ des colectivo pour Llupa et Pitec. Normalement la randonnée débute à Llupa avec 2 heures de marche jusqu’au lieu-dit Pitec (quelques maisons rondes de pierre et de chaume) perché à 3800m. Forts de notre expérience précédente, nous avons négocié avec le chauffeur du colectivo pour qu’il nous emmène directement jusqu’à Pitec afin de s’épargner la première partie peu intéressante.

Après une demi-heure de piste, à slalomer entre les nids de poule, nous sommes donc frais et dispo à Pitec, d’où l’on jouit d’une vue fantastique sur les environs.

Je dois reconnaitre que j’ai entamé la randonnée, directe dans la pente, avec une petite appréhension. Mais finalement, on s’est vite rendu compte que ça allait bien mieux que la dernière fois. Probablement grâce à l’acclimatation et au fait que je ne portais pas de sac à dos.

J’ai donc retrouvé le plaisir de la randonnée et Hervé celui de ne  pas avoir à s’arrêter toutes les 5 minutes, même si  à aucun moment il ne s’en était plaint. La montée jusqu’au lac Churup (3 km et dénivelée de 700m pour arriver au lac à une altitude de  4450m) se fait normalement en 2h30 ou 3h d’après le routard, on a mis 2h tout pile malgré la dernière partie qui est plus de l’escalade (en atteste la présence de câbles pour assurer la sécurité !) que de la randonnée. On est arrivé les premiers, libres donc d’observer en toute sérénité ce lieu magnifique (un peu moins toutefois que le lac 69) avant l’arrivée des autres touristes qui ne s’est guère faite attendre. Après un petit repas constitué de noodles cuits grâce à notre super réchaud, nous avons repris la descente vers 12h15.

Nous sommes redescendus jusqu’à Llupa cette fois, et là j’ai mieux compris l’intérêt des bâtons dans les descentes un peu raides… j’aurais jamais cru dire ça mais ils sont en fait indispensables.

Le long du chemin entre Pitec et Llupa, nous avons croisé de nombreuses femmes du coin qui redescendaient des champs, certaines avec leur troupeau (vaches, moutons) d’autres avec des ânes et leurs chiens. Elles sont le plus souvent très petites, moins d’1m50, portent une jupe sous laquelle on aperçoit de nombreux jupons aux extrémités brodées ou dentelées, un gilet de laine qui ferme péniblement par 2 ou 3 boutons, et sur le dos un gros fagot de mais, de bois ou autres dans un tissus traditionnel aux couleurs magnifiques. Sur leur tête, un chapeau aux larges bords. Leur visage est souvent hâlé voire buriné par le soleil et le froid, leurs pommettes hautes et leur bouche souvent en partie édentée.  Certaines nous sourient, d’autres nous évitent en baissant le regard. Souvent, elles ne connaissent que peu de mots espagnols puisqu’elles parlent en Aymara ou en Quechua semble-t-il.

La pluie nous a accueillis à Huaraz où nous nous sommes hâtés de rentrer à l’hôtel. La pluie enlaidit beaucoup de choses, mais en privant Huaraz de la vue sur ses belles montagnes alentours, elle ne lui laisse que ses rues sales et sa vilaine architecture… Nous sommes aussi contents de quitter cette ville demain que nous l’avons été de la découvrir il y a près d’une semaine.

Jeudi matin, 9h30. Nos adieux à Anita et Téo (les propriétaires de l’hôtel Caroline Lodging à Huaraz) sont faits, nos sacs aussi, et nous sommes dans le bus (Movil tour) pour Lima.

Nous descendons par une route incroyable et vertigineuse, un enchainement d’épingles à cheveux. D’un paysage de montagnes aux sommets atteignant les 6000m, nous passons en quelques heures et quelques centaines de km à la côte de l’océan pacifique.

Lima est, apparemment comme souvent, plongée dans un brouillard épais et triste. 8 millions d’habitants qui semblent s’être tous donnés rendez-vous sur la route. Cette ville n’est qu’embouteillages… Comme partout au Pérou la loi sur la route c’est d’abord celle du plus fort, c’est-à-dire du plus gros. Et toute la conduite se fait au klaxon, à interpréter comme on veut : « pousse-toi », « attention !! », « veux-tu monter à bord ? », «  je double »…. De quoi devenir migraineux en quelques minutes.

On ne fait qu’un tout petit tour en ville puis on repart en bus de nuit (bus cama, c’est-à-dire fauteuil inclinable, service à bord… 1^ère classe quoi ! mais quasi indispensable pour y passer une nuit correcte) pour 16h de trajet direction Arequipa au Sud.

En arrivant à Arequipa dite « la ville blanche » car elle est construite en pierre de lave blanche, on a immédiatement la sensation  que cette ville est différente de celles que l’on connait. Déjà il n’y a qu’un terminal terrestre pour toutes les compagnies de bus, contrairement à Huaraz ou Lima où elles sont dispersées dans toute la ville. Les taxis officiels jusqu’au centre historique (cercado) sont peu chers.

Située à 2300m d’altitude, Arequipa compte plus de 300 jours d’ensoleillement pas an. Il y fait donc frais le soir, mais très bon dans la journée. Cette ville pleine de  charme est située dans une oasis de verdure au pied du Misti, gigantesque volcan éteint. Ce sont ses premiers habitants, les Aymaras, qui lui ont donné le nom d’Arequipa qui signifie « l’endroit derrière la montagne pointue ». Son centre historique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco est très propre et bien entretenu.

La place des Armes

En bref, on s’y sent vraiment très bien et on a aujourd’hui déambulé dans ses rues (dont certaines sont piétonnes… quel bonheur !!) en s’extasiant sur presque tout… De temps en temps, je m’apercevais qu’Hervé n’était plus avec moi et je le retrouvais en train d’examiner le fonctionnement d’une porte, ou la constitution d’un mur…

Demain, samedi, nous irons entre autres visiter le monastère de Santa Catalina. Puis,  dimanche nous partirons pour quelques jours dans le canyon de Colca en espérant apercevoir des condors…