Potosi est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (4090m), c’est aussi une cité coloniale que son architecture baroque transforme en bijou, elle est d’ailleurs inscrite depuis 1987 au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Cependant les premières choses que l’on voit en y arrivant sont le Cerro Rico (la montagne riche) au pied duquel elle est nichée et les tristes quartiers ouvriers et mineurs qui ceinturent cette ville qui fut au cœur de l’enrichissement de l’Espagne coloniale.
Les visites du centre-ville, de la Maison de la monnaie et de l’une des mines nous ont permis de mieux comprendre l’histoire incroyable de cette ville qui fut au milieu du XVIIe siècle aussi importante que Londres et Paris. On en retient que le flux d’argent des mines de Potosi vers l’Europe fut une condition sine qua non du développement du capitalisme mais aussi que la mita (le travail forcé) dans les mines fut responsable du génocide de 6 millions d’indiens aymaras, quechuas ainsi que de Noirs venus d’Afrique par le biais du commerce triangulaire.
La Casa de Moneda est un bâtiment magnifique édifié au XVIIIe siècle contenant un musée qui regroupe dans une cinquantaine de salles, de riches collections de peintures, sculptures, d’art décoratif, de meubles coloniaux, d’objets du folklore bolivien… et surtout d’objets en argent et de pièces de monnaie.
On y trouve aussi d’impressionnants engrenages en bois et machineries de presse qui servaient à frapper la monnaie. On a été surpris d’apprendre qu’aujourd’hui la Bolivie fait faire sa monnaie au Chili, son meilleur ennemi…
Quant à la visite des mines, qui aurait dû être l’expérience la plus frappante de notre passage à Potosi, elle a été quelque peu altérée par le fait que nous nous sommes fait un peu rouler.
En effet, la femme à laquelle nous avons eu affaire à l’agence nous a gentiment expliqué qu’il valait mieux aller à la mine le samedi matin car le samedi après-midi la mine tourne au ralenti… Nous avons alors insisté pour être sûr qu’elle « tournait » normalement la samedi matin. Réponse de la dame : « pas de problème le samedi matin, les mineurs travaillent normalement » Bon.
Après avoir fait la connaissance de notre guide qui parlait très bien le français et connaissait énormément de choses, ainsi que des 3 autres français inscrits ce matin-là avec nous pour la visite de cette mine, et nous être équipés comme des mineurs (vêtements, bottes, casque et frontale), nous montons en véhicule jusqu’à la mine en question. Là, nous apercevons entres les gravats et les wagons abandonnés d’autres groupes de touristes mais pas de mineurs. La guide nous explique qu’en fait les mineurs ont fini de travailler depuis tôt ce matin (dans la nuit en fait) et qu’il reste seulement quelques personnes qui chargent le minerai pour l’emmener à la raffinerie. Bref ! On visitera la mine mais sans voir de mineur… et cela perd grandement de son intérêt ! Nous avons quand même un bref aperçu des conditions de travail des mineurs, grâce notamment aux explications très fournies de notre guide. Petite déception ici donc.
Ce qui en revanche ne nous a pas déçus, c’est la Laguna de Tarapaya, située à environ 25km de Potosi. Nous avons d’abord traversé toute la ville vers le Nord-Ouest pour trouver le point de départ des minibus. Après une petite demi-heure de route, le chauffeur s’arrête et nous fait signe que c’est ici. Nous sommes les seuls passagers à descendre. Un petit quart d’heure de marche et nous nous trouvons devant un lac d’une centaine de mètres de diamètre, parfaitement circulaire. Alors qu’on s’extasie devant la beauté des lieux, quelqu’un nous hèle : « Hola Amigos, por aqui !! » C’est une vieille femme indienne qui nous appelle depuis sa bicoque, elle surveille les lieux et se charge de faire payer le « droit d’entrée » de 10 bolivianos. Pendant qu’Hervé part courir une petite heure je m’installe confortablement dans l’herbe rase au bord du lac et bouquine.
Le vent est assez frais et quand Hervé revient on se déshabille rapidement et on se glisse dans les eaux chaudes du lac (30°C). Bonheur… Les montagnes aux tons ocres et rouges nous entourent. Au milieu du lac, là où l’activité souterraine est la plus intense, on distingue des bulles qui éclatent à la surface.
Le plus difficile est de ressortir de l’eau. En grelotant, on se rhabille encore plus vite qu’on s’est déshabillé.
Alors qu’on redescend, on tombe sur une deuxième étendue d’eau fumante, moins profonde et plus petite. Une forte odeur soufrée s’en dégage et de grosses bulles troublent la surface de l’eau en faisant des « blop » sonores. Du bout des doigts on essaie de toucher l’eau mais elle est brûlante…Au retour nous attrapons un colectivo, mais il est déjà bien rempli et nous nous entassons sur le rebord qui sert de banquette juste derrière le conducteur. Là, les passagers les plus proches de nous (collés à nous en fait !) entament la conversation en nous posant des tas de questions. Notre espagnol s’étant bien amélioré, on arrive à discuter tranquillement avec eux. Même si ce moment est fort sympathique, on est bien content d’arriver à Potosi car nos membres sont engourdis par les efforts nécessaires pour tenir sur nos micro-places sans écraser personne.
A Potosi nous nous sommes aussi bien reposés, errant dans les rues de la ville en s’imprégnant de son atmosphère, notamment dimanche, qui était un jour d’élection, où tout était fermé et le centre-ville vidé de ses voitures…. un vrai plaisir. Plus de klaxon, plus de ronflement de moteur trafiqué, plus de pot d’échappement qui vous crache ses fumées noires à la figure…
Pour être tout à fait honnête mais pas très glamour, il faut bien reconnaitre, et il semble que c’est assez constant chez tous les touristes en Bolivie, que l’on a souffert un peu du manque d’hygiène ou de l’alimentation (ou les 2)… Résultat une bonne turista dont on a du mal à se débarrasser… Voilà, ça c’est pour ceux (celle… en fait surtout) qui réclamaient moins de censure. Et oui, c’est vrai qu’en voyage on devient bien moins pudique ! Oui j’ai fait pipi derrière des cailloux ou fourrés qui ne cachaient que la moitié (et encore !) de mes fesses, et oui on sait (et ils savent aussi !!) que les autres touristes souffrent des mêmes maux que nous car à l’hôtel nous prenons des chambres avec « bano compartido » et donc nous partageons les sanitaires (c’est plus économique !!)
Et bon appétit bien sûr !
Quelle poésie originale dans la sortie que tu offres à cet épisode du voyage que vous nous faites rêver….On touche là au fondement de la réalité !!! Cela nous donne néanmoins l’occasion de vous rappeler de prendre soin(s) de vous. Reste 2 points a aborder: le premier pour vous dire qu’on pense à vous et qu’on vous embrasse. Le second pour La question: quelle est la couleur du papier touristiac bolivien avant usage ??
Mon Dieu, Anna, derrière des fourrés ??? Qui ne cachait que la moitié de tes fesses ??? Je n’en reviens pas… Mais que s’est-il passé ? Quel étrange phénomène s’est emparé de toi ?!!!!! Mouah mouah mouah !
On est toujours aussi ravis de lire vos aventures ! ON VEUT DES PHOTOS !!! Oui, je sais, c’est pas si simple… On vous embrasse quand même bien fort et à très vite pour des nouvelles aventures !
Oui Manouch… Tu vois, tout change… Peut-être même qu’un jour je pourrai faire pipi dans la mer!!!! Mdr!!! Bisous a vous deux et demie!!!
Ah, merci pour tous ces détails croustillants! Des vrais problèmes de routards! magnifiques photos!! BRAVO et merci pour ce récit! Gros bisous.
Mdr !!! Merci Nana pour ces détails croustilants tant attendus par moi !!! lol ! J’aurais pu te prêter mes bottes pour uriner……………………………………………….